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Pourquoi le papier toilette ne va pas disparaître
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Pourquoi le papier toilette ne va pas disparaître
( En tout cas, pas tout de suite )

On lui prédit une fin toute proche, avec des arguments à faire frémir les plus cartésiens. Pourtant, loin de céder la place à des remplaçants miraculeux, le papier toilette reste et restera bien dans vos WC pour au moins quelques décennies. Voici pourquoi…

Que reproche-t-on au papier toilette ?

Si vous suivez l'actualité, vous avez peut-être lu ces gros titres affirmant toutes trompettes dehors que le papier toilette vit ses derniers instants, et que sa succession est déjà assurée. S'il on en croit ces articles, la cause de cette disparition prochaine serait due à plusieurs facteurs tant économiques, écologiques que sanitaires.

Le papier toilette coûte cher

Avec la crise du Covid-19, puis la flambée des prix des matières premières, le papier toilette a ces dernières années atteint des sommets en termes de prix. C'est le premier prétexte qu'on pourrait opposer à son utilisation. Pourtant, sa disparition ne pourrait se contenter de cette seule raison, d'autant plus que le papier toilette reste un produit de première nécessité et qu'il paraît inconcevable de le voir devenir un produit de luxe réservé à une élite. On peut raisonnablement espérer que le papier hygiénique restera suffisamment abordable pour permettre à tout un chacun de continuer à en acheter sereinement. À ce jour, le papier toilette reste très abordable, à environ 50 centimes le rouleau.

Un impact écologique non négligeable

C'est peut-être l'argument le plus solide qu'on peut imputer à l'usage du papier toilette. Une fois la chasse d'eau tirée, ce dernier finit inexorablement dans les eaux usées. Les stations d'épuration ont pour mission de dépolluer l'eau avant de la rejeter dans le milieu naturel, et le traitement des eaux usées contenant du papier toilette nécessite des moyens coûteux et l'utilisation de substances actives (organiques ou chimiques). Ce cycle de l'eau - pourtant bien rôdé - ne plaide donc pas en la faveur de l'usage du papier hygiénique jetable, même si de nombreuses marques tendent à proposer des papiers plus facilement biodégradables. Ces derniers ont la particularité de se dissoudre plus facilement au contact de l'eau et limitent de ce fait leur impact écologique.

Les processus de fabrication du papier toilette sont également à mettre à l'index. Responsables d'une partie de la déforestation, de la pollution atmosphérique et aquatique, et grands consommateurs d'eau, ils donnent un peu plus de pertinence à la disparition progressive du papier toilette. Toutefois, les marques spécialisées en hygiène ont depuis longtemps pris au sérieux ces problématiques et créé des labels écologiques permettant une gestion durable des forêts. C'est le cas de Tork qui bénéficie de l'expertise et du respect des normes FSC et PEFC imposées par SCA, la branche « gestion du capital forestier » du groupe suédois. De même, Lucart - marque italienne destinée aux professionnels a depuis longtemps créé des gammes de produits en papier recyclé et ne cesse d'améliorer la durabilité de son papier toilette.

La présence de contaminants dangereux pour la santé

La raison qui semble faire le plus réagir est l'existence de substances potentiellement toxiques au cœur même des feuilles de ouate. Loin d'adouber ou de rejeter en bloc ces informations, prenons soin de comprendre de quoi il est vraiment question.

Dans l'absolu, quand on fait usage de produits destinés à l'hygiène corporelle, le minimum est d'en exiger une parfaite innocuité. Dans le cas du papier hygiénique, il est question depuis le mois de février 2023 de substances nocives potentiellement responsables de pathologies diverses. C'est une étude scientifique américaine issue de l'Université de Floride (1) qui a la première mis en évidence la présence de ces substances appelées PFAS dans les eaux usées de plusieurs grandes métropoles à travers le monde. Surnommés « contaminants éternels », certains des produits incriminés appartenant à cette famille pourraient avoir des impacts néfastes sur le fonctionnement de certains organes, sans toutefois qu'aucune preuve d'une relation de cause à effet n'ait à ce jour été établie. De plus, aucune étude n'a encore permis de mettre en évidence une transmission de ces pathogènes par voie cutanée.

Le papier toilette est mort ?

Désigné responsable de multiples maux et résigné à passer la main à d'autres habitudes d'hygiène, le papier toilette, de quelque forme qu'il soit (en rouleaux, plié ou en bobines) est donc annoncé comme un futur vestige de nos habitudes archaïques. Quels sont alors ses remplaçants, tout prêts à remplir sa mission ?

Des solutions déjà connues

Parmi les prétendants, on retrouve des profils familiers, tel le bon vieux bidet de nos aïeux. Efficace et encore très présent dans les foyers français jusque dans les années 1980, le bidet permet une bonne hygiène en dessous de la ceinture. Il semble faire une timide réapparition dans les toilettes de l'hexagone.

WC japonais et papier toilette font bon ménage
Le washlet fonctionne en binôme avec le papier toilette

Autre dispositif, en vogue depuis quelques années, les toilettes dites « japonaises » offrent un confort d'utilisation et une propreté inégalée aux usagers. À mi-chemin entre la cuvette des toilettes et le bidet, ce type de WC high-tech vient tout droit du pays du soleil levant où il est rapidement devenu la norme, sans toutefois remplacer le papier toilette puisque ce dernier est toujours présent, mais utilisé pour le séchage, en complément du jet d'eau nettoyant.

Pour les récalcitrants, tiraillés entre leurs habitudes et l'envie d'adopter des gestes plus écologiques, il existe le papier toilette réutilisable. Fabriqué en tissu, ce « papier » se présente sous forme de lingette textile. Une fois l'essuyage terminé, ces dernières sont collectées et destinées au lavage en machine.

Comme le virage éco-responsable semble passer par la disparition du papier toilette, et que les solutions sont toutes trouvées, on pourrait dès lors signer pour ce projet et dire adieu à nos carrés de ouate jetables. Oui, mais voilà…

Des successeurs peu convaincants

Si le papier toilette constitue une réponse imparfaite à un problème universel, il faut reconnaître que ses détracteurs n'offrent pas non plus de solution de remplacement idéale. Pour revenir sur les différents acteurs de la transition post-papier toilette, on peut facilement trouver à redire aux arguments avancés.

Le retour du bidet et la démocratisation des toilettes japonaises - bien que séduisants au premier abord, s'appuient sur l'usage important d'une ressource précieuse : l'eau. Le mode de fonctionnement tout entier de ces dispositifs d'amélioration de l'hygiène aux toilettes nécessite une quantité d'eau minimale pour tenir ses promesses de propreté ultime. Sans compter que cette quantité de liquide vient s'ajouter à celle de la chasse, déjà très gourmande en eau. C'est une des limites majeures qu'on peut opposer à la généralisation des WC japonais.

On l'oublie souvent, mais la fabrication, l'acheminement et l'installation de ces procédés n'est pas non plus neutre en termes de pollution. Quelles chaînes de production créent et assemblent les éléments de vos bien-aimées washlets ? Quelle énergie est utilisée par les usines et les moyens de transport ? Autant de questions qui méritent d'être posées, au même titre que celles concernant la fabrication du papier toilette.

De multiples interrogations peuvent s'ajouter à cette liste, notamment celles des toilettes dans les transports. Comment imaginer l'installation de toilettes japonaises dans les trains ou les avions ? Le surpoids associé au transport d'une quantité d'eau suffisante à leur bon fonctionnement est contre-productif et donc inenvisageable à ce jour.

Le dernier point qui pourrait entraver la disparition du papier toilette revêt un aspect purement psychologique. Tout comme pour l'écologie, ou les habitudes de travail, la résistance au changement pourrait expliquer que le papier toilette ne disparaisse pas dans l'immédiat. Si l'être humain rechigne dans un premier temps à adopter de nouveaux gestes simples, comme trier ses déchets ou sortir de la pièce pour fumer une cigarette, on peut imaginer que délaisser le papier toilette pour un bidet ou un WC japonais rencontrera inévitablement des réticences importantes.

Vive le papier toilette !

Loin de proclamer que le papier toilette doit rester l'unique produit d'hygiène en place, il est tout de même nécessaire de nuancer ce qui semble en faire un coupable idéal. Le poids des faits est certes indéniable, mais avec un peu de recul et de discernement on peut garder la tête sur les épaules et ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain.

Réhabilitons le papier toilette

Alors que les substances nocives sont régulièrement au cœur des débats, il est légitime de réclamer la lumière sur ce que l'usage du papier toilette a pour conséquence sur notre santé. L'étude de l'Université de Floride (1) mettant en évidence la présence de PFAS dans les eaux usées ne permet pas de conclusion catégorique (2), tant les résultats observés sont disparates selon les zones géographiques.

Pour relativiser un peu, ces substances ne sont pas nouvelles, et font depuis longtemps l'objet d'un suivi rigoureux de la part des autorités sanitaires mondiales. Leur présence ne se limite pas au papier toilette, puisqu'on les retrouve dans bon nombre d'autres produits d'hygiène (protections périodiques, essuie-tout…) et de cosmétique (rouge à lèvre, gloss, mascara, fond de teint…). Une vigilance particulière concerne surtout l'eau potable, les produits alimentaires, et le matériel de cuisine qui impliquent une ingestion. Autant dire que les PFAS sont partout, mais n'ont pas les même impacts sur la santé en fonction de l'endroit où on les trouve. Sans données liées à un risque de transmission par la peau, le papier toilette reste un produit d'hygiène tout à fait légitime.

« Tout est poison, rien n'est poison, c'est la dose qui fait le poison. »

Si l'on s'en réfère à cette célèbre citation de Paracelse, on peut facilement appliquer sa logique aux substances contenues dans le papier toilette et affirmer que tous les papiers toilettes ne se valent pas. Les marques proposent des produits très différents de par le monde, et n'appliquent pas les mêmes contraintes de fabrication en termes de respect des normes sanitaires. Ceci qui peut expliquer – du moins partiellement que l'étude scientifique précitée ne peut arriver à une conclusion ferme et définitive qui obligerait le papier toilette à disparaître.

Un papier toilette plus sain

Pour répondre à des exigences sanitaires toujours plus poussées, le papier toilette a toujours su s'adapter. Les industriels se penchent depuis longtemps sur les nombreuses questions liées à la santé, et les grandes marques ont tout à gagner à continuer en ce sens. En changeant leurs modes de fabrication, les spécialistes du papier toilette doivent trouver comment bannir les PFAS de leurs recettes. Des alternatives à base de polysaccharides (3) (d'origine végétale, peu toxique) tels que la gomme xanthane (ou gomme de maïs) sont déjà utilisée comme épaississants alimentaires et pourraient donc rapidement constituer une solution.

Côté écologie, pour limiter la quantité de ressources nécessaires à sa fabrication, le papier toilette recyclé résout déjà une partie de l'équation, en permettant d'économiser l'eau et la fibre de bois nécessaires à sa fabrication (jusqu'à 40% d'économie). Le secteur industriel utilise des moyens de production de plus en plus éco-responsables pour ses produits destinés à l'hygiène. Dans ce domaine, Lucart et Tork font figure de leaders en Europe et dans le monde grâce à des politiques énergétiques strictes et une volonté forte d'améliorer la durabilité environnementale de leurs produits. Dans ce cadre, on retrouve des décisions en faveur de l'économie circulaire (90 % de l’emballage de Tork est fabriqué à partir de ressources renouvelables comme du papier ou du carton recyclable) et d'une meilleure gestion durable des ressources naturelles (eau et bois).

Concernant le traitement des eaux usées, la biomasse pourrait apporter une lueur d'espoir à la gestion des déchets issus des sanitaires, dont les toilettes. Une société localisée dans l'Hérault a élaboré un système d'épuration des eaux sales pour produire de l'énergie verte, avec un bilan carbone négatif ! En utilisant un procédé mêlant microalgues et bactéries, NXO Engineering réussit le pari de transformer des déchets en énergie propre (4).

Avant d'envisager la disparition du papier toilette, de nombreux défis sont à relever. Les secteurs professionnels ne peuvent à l'heure actuelle pas faire face à un changement des mœurs aussi radical que celui annoncé, et de nombreuses pistes vertueuses sont déjà empruntées par les secteurs industriels spécialisés dans les produits d'hygiène. En conclusion, le papier toilette a encore de beaux jours devant lui avant que ne soit trouvé une solution durable et pertinente pour le remplacer.

L'engagement de Bernard pour du papier toilette plus responsable

En plus d'encourager l'usage de papier toilette écologique, à base de papier recyclé et issus de procédés de fabrication dépourvus d'agents nocifs pour l'environnement et la santé, Bernard s'engage depuis plusieurs années à respecter les démarches RSE avec ses partenaires pour proposer une sélection de produits toujours plus écoresponsable. Avec le temps, les références ne répondant pas favorablement aux critères imposés par la démarche RSE seront écartées de nos gammes de produits.


Sources :

  1. Étude scientifique sur la présence des PFAS dans les eaux usées (08/02/2023) : Thompson et al. | Per- and Polyfluoroalkyl Substances in Toilet Paper and The Impact on Wastewater Systems
  2. Article paru dans Time (02/03/2023) : Time | Now We Need to Worry About Harmful 'Forever Chemicals' in Our Toilet Paper Too
  3. Wikipedia : Définition des PFAS et substitutifs
  4. Article paru dans BigMedia / BPIFrance (22/09/2022) : NXO Engineering transforme les eaux usées en énergie propre

© Bernard | 16 juin 2023